Municipalité de Santiago et Poste Centrale

Tout ce côté nord de la place d’armes appartenait à Pedro de Valdivia dont vous voyez la statue équestre derrière vous. À sa mort, le site est divisé en trois et on y construit plusieurs institutions importantes.

Le beau palais que vous voyez devant vous, siège du musée historique national du Chili, abritait la real audiencia, la plus haute cour coloniale de la couronne espagnole du gouvernement du royaume du Chili. Elle a été créée en 1609 dans un bâtiment qui a été détruit par un tremblement de terre. Vous verrez, c’est souvent le cas au Chili !

Celui que vous avez sous les yeux, avec sa belle façade couleur sable, a été achevé en 1808. Avant, c’était à Lima que l’on rendait la plus haute justice du grand Royaume d’Espagne.
L’Audience royale de Santiago fut dissoute en 1811, après de violentes révoltes, et le palais devient alors le siège du premier Congrès National, l’un des plus anciens d’Amérique latine !
Mais ça ne va pas durer et le palais redevient le siège de la cour royale pendant la reconquête espagnole. Mais le 12 février 1818, oui, pour ceux qui suivent, c’est bien le même jour que la fondation de Santiago trois siècles plus tôt, le gouverneur O’Higgins déclare l’indépendance du Chili et la real audiencia est abolie pour de bon.
Le palais abritera ensuite l’Intendence avant de passer aux mains du musée d’histoire de la ville qui le rénovera pour lui redonner son lustre d’antan. Il est aujourd’hui classé monument historique, cela va sans dire.

À sa droite, vous avez l’ancien Cabildo, c’est à dire, l’ancienne administration coloniale espagnole. Ce bâtiment, tout blanc, est aujourd’hui celui de la municipalité de Santiago. À sa gauche, l’imposant bâtiment de style Beaux-Arts est la poste centrale de Santiago. Vous y trouverez si ça vous intéresse, le musée des postes et des télégraphes. Si le bâtiment est si classe c’est parce qu’il était à la base l’ancien palais des gouverneurs, puis le palais de la Présidence jusqu’à son déménagement au Palais de la Moneda. L’édifice a été classé monument historique en 1972.

Et pour les potins juteux du XVIe siècle, on raconte que la maison de Pedro de Valdivia qui se tenait ici au début de Santiago, était connectée par des tunnels mystérieux qui lui permettaient de rendre visite à sa maîtresse, une certaine Ines de Suarez, une conquistadora farouche et intrépide dont vous pouvez découvrir l’histoire romancée dans plusieurs livres, notamment dans “Ines de mon âme” de la célèbre autrice chilienne Isabelle Allende.