Histoire de Melbourne
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Melbourne, La Capitale sportive et culturelle de l’Australie
Vous voilà à présent devant le Melbourne City Hall, son hôtel de ville. Il faut savoir que Melbourne a été officiellement déclarée comme étant une ville, le 13 décembre 1842, avec Henry Condell comme premier maire. Revenons un peu en arrière parce que c’est intéressant de comprendre comment les choses se sont déroulées après l’arrivée des colons.
L’Australie, peuplée depuis environ 50.000 ans, voit, au XVIIe siècle, des équipages et des explorateurs, découvrir ses magnifiques côtes. La colonisation britannique commence à proprement parler en 1788, avec l’installation d’un centre pénitentiaire à Sydney. Ce 26 janvier, jour du premier gros débarquement d’environ un millier de personnes, donc 736 prisonniers, est le jour de la fête nationale, Australia Day, que l’on célèbre encore aujourd’hui.
Pendant presque un siècle, la Grande-Bretagne exila 160 000 prisonniers dans les divers pénitenciers d’Australie. Les premiers explorateurs ont vécu des périodes très dures, de famines et de conditions extrêmes. Le Royaume-Uni, créa ensuite plusieurs nouvelles colonies, à partir de sa toute première, la Nouvelle-Galles du Sud, qui prenait à l’époque toute la moitié Est du pays. Deux d’entres-elles, le Victoria et l’Australie-Méridionale furent fondées avec le statut de « colonies libres », c’est-à-dire qu’elles n’ont jamais été des colonies pénitentiaires.
Les colons libres, comme on les appelle, vont passer un deal avec les aborigènes, et ça, ça ne va pas plaire du tout à la couronne ! C’est le fameux traité de Batman. Et oui, ça ne s’invente pas, l’un des grands fondateurs de Melbourne s’appelle John Batman ! Lui, il arrive sur les berges de la rivière Yarra, où vivent différents clans du peuple Wurundjeri depuis des millénaires. Après plusieurs échanges, les aborigènes réalisent une cérémonie de tanderrum, dont la fonction était de permettre aux étrangers d’accéder temporairement aux ressources des terres du clan. John Batman et les siens comprennent ce geste symbolique comme une vente.
En réalité, le système européen de propriété est complètement étranger aux peuples autochtones, qui eux comprennent plutôt le traité comme un échange de cadeaux. Mais quand même, on a ici, la seule tentative documentée d’obtenir un accord sur l’utilisation des terres entre les colons blancs et les peuples autochtones locaux. Compris ou non entre les parties, c’est quand même la seule et unique fois que les Européens en Australie ont négocié leur présence avec les aborigènes.
Batman a soutenu jusqu’à sa mort en 1839 que le traité était valide. Mais, car il y a un gros mais ! Le gouverneur Brouke a immédiatement publié une proclamation déclarant formellement que des accords comme ceux du traité de Batman étaient « nuls et sans effet à l’égard des droits de la Couronne » et déclarant, je cite, que toute personne se trouvant sur des « terrains vacants de la Couronne » sans autorisations commettait une intrusion. Et oui, l’Empire n’avait aucun intérêt à ce que les colons libres achètent directement des terres aux aborigènes. Sans compter que la couronne anglaise ne reconnaissait pas les aborigènes comme ayant des revendications à avoir sur les terres australiennes.
Pour en revenir à Melbourne, le gouvernement annula le traité, mais autorisa finalement les colons à rester dans leur nouvelle ville. En 1836, Bourke déclare la ville capitale administrative du district de Port Phillips et ordonne son premier plan d’aménagement urbain. Connue brièvement sous le nom de Batmania, la colonie a été finalement nommée Melbourne le 10 avril 1837 du nom du Premier ministre britannique de l’époque.
Voilà, vous savez tout, et comprenez un peu mieux les débuts de cette grande ville d’Australie. L’hôtel de ville que vous voyez là est donc le siège de la municipalité de la ville, et accueille également des concerts, des pièces de théâtre et autres grands événements.
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