Église de la Madeleine

Avant de parler de l’église de la Madeleine, attardons-nous un moment sur la place sur laquelle elle se trouve, la place des Prêcheurs. Elle doit son nom à l’ancien couvent qui se trouvait non loin de là. Autrefois centre de la vie publique, elle est construite au XVe siècle dans le cadre de l’agrandissement de la ville par Jean de Paris puis Jean Lombard, et dans le prolongement de la place Verdun.

Plusieurs hôtels particuliers du XVe et XVIIe siècle l’entourent, preuve qu’elle avait une grande importance à cette époque. Aujourd’hui, c’est le cours Mirabeau qui est devenu le centre animé d’Aix. Mais la place des Prêcheurs garde toujours son charme, tout particulièrement grâce à l’église de la Madeleine qui la borde.

C’est une église dominicaine qui a été construite en 1272, mais a été entièrement reconstruite à la fin du XVIIe siècle par Jean et Laurent Vallon. Elle est achevée en 1703, mais ne recevra sa façade qu’en 1860, remaniée par l’architecte aixois Henri Révoil. À l’intérieur, plusieurs grandes œuvres d’art sont exposées. Son orgue est remarquablement bien conservé : il est ici depuis 1743 et dévoile 3500 tuyaux. C’est ici que l’une des personnalités les plus connues d’Aix-en-Provence, Paul Cézanne, a été baptisée en 1839, et que ses parents se sont mariés.

L’église est malheureusement en restauration depuis de nombreuses années maintenant et n’est donc pas ouverte à la visite, mais vous pouvez déjà profiter de sa belle façade néoclassique.

À sa droite, au centre de la place des Prêcheurs, se dresse une fontaine monumentale qui a été conçue en 1757 par le grand sculpteur Jean Chastel. Surmontée d’un obélisque édifié en pierre de Calissanne, elle dévoile à son sommet un aigle tenant un globe terrestre dans ses griffes. Son piédestal, lui est orné de sculptures de lions, de draperies, et de médaillons représentant des personnages symboliques de la ville, comme son fondateur, Sextius Calvinus, Louis XVIII, comte de Provence, Louis XV, roi de France et Charles V du Maine, le dernier comte de Provence.

De l’autre côté, derrière vous et faisant face à la fontaine, vous apercevrez sur l’une des maisons qui bordent la place une horloge, et en vous approchant un peu, un jacquemart juste en-dessous. Ce petit personnage représente un homme chinois orné de son chapeau et de sa tenue traditionnelle, qui était autrefois le décor d’une ancienne pagode. C’est aujourd’hui un automate qui se met en action toutes les heures et frappe avec son marteau la cloche qui se trouve à côté de lui. L’horloge qui se trouve au-dessus de lui porte l’inscription 1833, date à laquelle un horloger se serait installé dans le bâtiment.

N’hésitez pas à vous approcher pour mieux le contempler !