Le Colisée

Oui, c’est énorme ! Vous voilà face à celui que l’on nomme le Colosse de Rome !
L’amphithéâtre flavien, qui se dresse devant vous, est le plus grand jamais bâti par les Romains ! Cela dit, son nom de Colosse ne vient pas de sa taille, mais de la statue colossale qui ornait son entrée.
Cette dernière représentait à la base l’Empereur Néron, puis a pris les traits d’Hélios le dieu soleil avant de changer régulièrement de tête selon l’empereur au pouvoir. Le nom Colosse, est devenu Coliseum au Moyen-Âge, et le nom Colisée est devenu un nom commun pour parler d’amphithéâtre ou d’arènes en général.

Mais revenons à notre Colisée, premier du nom. Il est construit en 72 av. J.-C. à la demande de l’empereur Vespasien et terminé sous le règne de son fils Titus. La création de cet immense lieu de divertissement pour le peuple est un geste de propagande contre Néron, qui avait confisqué cet espace public pour son usage personnel. L’empereur Vespasien finance les travaux grâce à son butin de guerre et aux trésors conquis par ses armées, notamment lors du sac de Jérusalem et du pillage de son célèbre temple.

Le Colisée avait une capacité d’accueil de plus de 50.000 spectateurs avec des vestiaires pouvant accueillir jusqu’à 2.000 gladiateurs ! Il faut imaginer ce que représentait un lieu pareil pour les Romains. Un lieu à la fois de festivités et de justice. Les Jeux du cirque, véritable opium du peuple, pouvaient durer une semaine entière ! Le but principal était vraiment d’amuser. Comme c’est une époque tout à fait charmante, ce que l’on y voyait le plus était des combats de gladiateurs, d’animaux sauvages, des reconstitutions de batailles célèbres, des exécutions publiques, etc.

Pendant les premiers siècles de notre ère, il faut savoir que les chrétiens étaient persécutés à Rome. Cela paraît ironique aujourd’hui, mais ils étaient considérés comme hors-la-loi par des Romains polythéistes et nombre d’entre eux furent tués entre les murs du Colisée.
Au total, avec tous ces divertissements, on estime qu’entre 300.000 et 500.000 personnes sont mortes dans les arènes de Rome ! Un chiffre qui donne le vertige. Lorsque le christianisme devint plus présent dans la vie de Rome, les jeux les plus barbares finirent par être abolis et ce ne sont que les pauvres animaux exotiques qui continueront à amuser les foules jusqu’au Ve siècle environ.

Sur le plan architectural, le Colisée est une véritable prouesse technique et rivalise d’inventivité. Par exemple, environ 2000 marins œuvraient pour déployer l’immense toile de lin qui apportait de l’ombre aux spectateurs en été. La capacité extraordinaire du Colisée, rendait aussi indispensable la création d’un dispositif d’évacuation rapide, et les architectes mirent au point des systèmes similaires à ceux que l’on trouve dans les stades modernes. Et n’allez pas croire que c’était un placement libre. Les spectateurs recevaient un morceau de poterie numéroté, qui leur indiquait le chemin à prendre pour trouver leur section et leur rangée. Ils y arrivaient grâce à des vomitoires qui s’ouvraient sur les gradins. On calcule que la totalité du public pouvait être installée en une heure et évacuée en quelques minutes à peine.

Si le Colisée est en partie détruit aujourd’hui, c’est surtout à cause de grands tremblements de terre qui secouèrent la gigantesque structure, offrant plein de belles pierres aux papes pour la construction d’églises et de palais.
Malgré tout, on imagine sans peine à quoi pouvait ressembler le Colisée dans son intégralité et l’on comprend fort bien pourquoi il est toujours aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre de l’Art romain. Classé à l’UNESCO, cela va sans dire.