Place et Musées du Capitole

Vous voilà au cœur de Rome
Au sommet de la plus petite de ses sept collines, la colline du Capitole. À l’Antiquité, il y avait là une place fortifiée, symbole du pouvoir politique et religieux de la ville, ouverte sur le Forum.

Mais en 1536, la colline, flanquée de quelques monuments moyenâgeux en mauvais état, a vraiment besoin d’une petite rénovation. En prévision de la visite de l’empereur Charles Quint, le Pape Paul III se dit que quand même, ce n’est pas une façon de recevoir des invités de marque et charge Michel-Ange en personne de penser une nouvelle place.

L’architecte décide d’orienter sa place vers la basilique Saint-Pierre, cœur politique de la Rome du XVIe siècle, et fait construire dans cette direction, La Cordonata, la rampe monumentale par laquelle vous venez d’arriver, et qui était à l’époque, accessible aux piétons et aux cavaliers.

Au sommet, vous êtes accueillis par les deux statues des Dioscures, Castor et Pollux. Dans la mythologie grecque, Zeus, le Dieu des dieux, séduit Léda, la reine de Sparte et la métamorphose en cygne. De cette union, naîtront deux œufs. L’un fécondé par le roi de Sparte, et l’autre par Zeus. Castor et Pollux, sont donc chacun nés de l’un de ces œufs. Castor est mortel, et Pollux immortel. Ce dernier demanda à son père de faire de Castor un Dieu, mais Zeus refusa et proposa à Pollux de passer un jour sur deux seulement à Olympe avec lui pour rester avec son frère le reste du temps. En astrologie, Castor et Pollux sont devenus le signe des Gémeaux. Voilà pour les présentations.

Revenons à notre place du Capitole. Michel-Ange commence par faire installer le bronze antique de Marc Aurèle, qui se trouvait auparavant sur la Piazza San Giovanni, au centre de la place. Aujourd’hui, celui que vous voyez est une copie, l’originale est au musée du Capitole. Marc Aurèle, lui, est un empereur philosophe, connu comme étant le dernier des Cinq Bons Empereurs, de la Pax Romana, une époque de paix, au premier siècle de notre ère. Son règne marque l’apogée de l’Empire romain, qui ne sera plus jamais aussi riche et stable qu’à cette époque.

Derrière la statue équestre, et cachant le Forum romain, vous avez le palais sénatorial. Figurez-vous qu’il s’agit du plus ancien hôtel de ville du monde ! Il a été construit sur les ruines du Tabularium, sorte d’archives municipales de la Rome antique et dont le nom venait des tablettes de cire, qui y étaient conservées et qui servaient de support aux écritures. Aujourd’hui, vous pouvez admirer le double escalier qui y mène, décoré d’une fontaine, dominée par la déesse Roma et encadrée de deux statues, représentant à gauche, le Nil, et à droite, le Tibre.

À votre droite, vous avez le Palais des conservateurs. Cet édifice a été, pendant pratiquement 4 siècles, le siège de la justice de la ville. Au Moyen-Âge, les magistrats représentaient le gouvernement laïque et étaient en conflit permanent avec le gouvernement de l’Église catholique. Plus récemment, c’est ici qu’a été signé, en 1954, le traité de Rome, donnant naissance à la communauté économique européenne. Ce bâtiment avait donc déjà bien vécu lorsque Michel-Ange entreprend de le rénover. Le vieux palais médiéval devient un monument classique avec colonnes et balustrade.

Pour apporter de l’harmonie à la place, on fait construire, en 1603, un deuxième palais identique pour faire face au Palais des conservateurs. C’est le Palazzo Nuovo que vous avez à votre gauche. Michel-Ange, mort en 1564, ne verra pas la place terminée. Les trois palais abritent aujourd’hui les célèbres musées du Capitole. Ils constituent le principal musée civique de Rome. Fondés en 1471, ils sont considérés comme le premier musée au monde. Leurs collections sont composées de sculptures, statues, peintures et mosaïques venant de toute la région de Rome.