Le festival du Film Américain de Deauville

Arrêtons-nous un instant pour observez ce grand bâtiment sur votre gauche, c’est le Centre International de Deauville. Avouez qu’il intrigue… car on ne le devine qu’à moitié, comme s’il s’était fondu dans le sable. C’est volontaire : au moment de sa construction, à la fin des années 80, on voulait préserver la vue sur le front de mer. Résultat : plus de 150 000 mètres cubes de sable déplacés, un chantier colossal, et une inauguration en 1992 par Clint Eastwood lui-même, venu présenter “Impitoyable”. Symbole parfait, car ce lieu est vite devenu le “palais du cinéma” de Deauville.

C’est ici que bat le cœur du Festival du Cinéma Américain, né en 1975 de l’idée un peu folle de deux journalistes, Lionel Chouchan et André Halimi. Leur ambition ? Ouvrir aux spectateurs français une fenêtre directe sur Hollywood. Pas seulement les blockbusters, mais aussi les films indépendants, les révélations et les coups de cœur.

Et, grande différence avec Cannes ou Venise : ce festival est ouvert à tous. Chacun peut acheter un billet et s’asseoir dans cette salle aux côtés des critiques, des producteurs et parfois des stars. Depuis 1995, une véritable compétition s’y déroule, avec un palmarès qui compte aujourd’hui six grands prix, dont le fameux Prix du Public créé par la Ville de Deauville. Pendant dix jours, un long tapis rouge s’étend sur la rue que vous empruntez à présent. Les projections s’enchaînent jour et nuit, dans les salles du C.I.D, des cinémas du Casino et du centre-ville.

Chaque année, Deauville se transforme en une petite Californie normande, et tout le monde est invité. Alors si vous êtes là début septembre, n’hésitez pas à pousser les portes du festival. Prenez un pass, même pour une seule journée : l’expérience est unique, et vous découvrirez peut-être le futur grand nom du cinéma américain avant tout le monde.