La tour de la droguerie

En vous approchant de cette jolie tour ronde, difficile d’imaginer qu’il s’agit là d’un des plus anciens vestiges médiévaux de Saint‑Étienne. Voici la Tour de la Droguerie, unique survivante des remparts qui entouraient la ville au XIVe siècle. À l’époque, elle faisait partie de la porte du Furan, un point de passage stratégique pour accéder au faubourg d’Outre-Furan, qui comme son nom laisse à deviné, se situait alors en dehors de la ville close. La tour était intégrée à un système défensif complet : remparts, fossés, complété de six autres tours et d’un pont-levis. Aujourd’hui, tout a disparu, mais un indice subsiste… Regardez sur votre droite : la rue des Fossés suit exactement l’emplacement qu’occupaient autrefois ces fortifications. C’est là que passaient les douves, avant d’être comblées au fil des siècles. Le nom “Tour de la Droguerie” ne date que du XIXe siècle. Il vient d’une ancienne boutique installée à ses pieds, spécialisée dans les produits d’entretien, les pigments, les savons et autres remèdes populaires. Un commerce de tradition, encore présent aujourd’hui, qui a donné son nom au monument. La tour a échappé à la démolition lors des grandes rénovations du XIXe siècle. Elle conserve ses murs épais, ses meurtrières, et cette élégante toiture en poivrière ajoutée plus tard pour l’embellir. Imaginez les bruits de la ville médiévale : les sabots sur les pavés, les cris des marchands, les grincements du pont-levis… Ici, une part du vieux Saint-Étienne se tient encore debout.