Château de Beaune

On ne dirait pas comme ça, mais vous êtes devant l’un des bâtiments les plus emblématiques de Beaune : son château. Je vous invite à faire l’aller-retour dans cette rue pour le découvrir, et notamment voir sa partie la plus ancienne tout au bout. On y voit ses hauts murs de pierre, ses tours circulaires et son imposant portail. Ce château a d’abord été conçu pour défendre la ville, dans un contexte où la Bourgogne était au sommet de sa puissance… mais aussi en pleine période de tensions. Sa construction remonte à 1443, une date que les amateurs d’histoire reconnaîtront : c’est aussi celle de la fondation des Hospices de Beaune, par le chancelier Nicolas Rolin. À cette époque, la guerre de Cent Ans fait encore rage, et les villes doivent se prémunir contre les pillages et les armées de passage. Le château de Beaune s’intègre alors parfaitement dans le dispositif défensif de la cité, avec ses remparts, ses tours de guet et ses douves. On l’appelait d’ailleurs le « Château-fort », tout simplement. Mais à partir du XVIIe siècle, l’art de la guerre évolue, les remparts deviennent obsolètes, et le château perd peu à peu sa fonction militaire. Il change de main, connaît plusieurs propriétaires, puis entre dans une toute nouvelle ère… celle du vin. En 1820, la maison Bouchard Père & Fils, négociant et producteur de vins en Bourgogne depuis le début du XVIIIe siècle, rachète le château. C’est un tournant. Les anciens cachots deviennent des caves. Les galeries souterraines, taillées dans la roche, abritent désormais des milliers de bouteilles précieusement conservées. Certaines datent du XIXe siècle et dorment toujours ici. Aujourd’hui, le château de Beaune est à la fois un lieu de travail, de patrimoine et de passion. Il héberge les bureaux de la maison Bouchard, une collection exceptionnelle de grands crus et des visites qui plongent les amateurs au cœur de l’histoire viticole de la Bourgogne.