Les Villas de Royan

Le boulevard qui se trouve sur votre gauche, c’est le boulevard Frédéric-Garnier, l’une des plus belles promenades de Royan. Il longe la plage de la Grande Conche et traverse le quartier du Parc, un secteur miraculeusement épargné par les bombardements de 1945.

Cela signifie qu’en le suivant, vous allez croiser un patrimoine exceptionnel : les dernières grandes villas balnéaires construites avant-guerre, survivantes de la Belle Époque. Aménagé à la fin du XIXe siècle, dans les années 1880, le boulevard Garnier fut l’un des premiers grands projets d’urbanisme de Royan. C

es demeures témoignent de l’âge d’or de la ville, quand l’élite bordelaise puis parisienne venait y passer ses villégiatures. L’architecte-entrepreneur Henry Boulan, figure locale incontournable, a signé plusieurs des villas que vous apercevrez en bord de mer ou en retrait, avec leur riche décor et leur style affirmé. Sur les quatre mille villas recensées à Royan avant la Seconde Guerre mondiale, seules deux cent cinquante ont survécu. Et beaucoup se trouvent ici, le long de ce boulevard.

C’est un véritable musée à ciel ouvert, où cohabitent plusieurs styles typiques de l’architecture balnéaire : le style chalet, avec ses balcons en bois découpé ; le style castel, inspiré des châteaux médiévaux ; et le style cottage, plus anglo-saxon, avec ses toits pentus et ses bow-windows. Certaines villas ont une histoire remarquable.

Au numéro 100, la villa Aigue-Marine, surnommée « Chambord-sur-Mer », accueillait le photographe Jacques-Henri Lartigue. Un peu plus bas, au numéro 38, la villa Rose Rouge fut la résidence de l’acteur Sacha Guitry à partir de 1926. L’écrivain Émile Zola séjourna lui aussi sur ce boulevard, dans deux villas aujourd’hui transformées : « Le Rêve » au numéro 58, et « Les Arcades » au 52.

La plupart sont aujourd’hui habitées ou transformées en appartements, mais leurs façades, protégées dans le cadre du patrimoine local, conservent le charme intact d’un Royan d’avant-guerre.