Tour Saint-André

Bâtiment historique
Catastrophe
Guerre de Religion
Vestiges

Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Rouen, La mise en “Seine” de la Normandie

“Amis ! C’est donc Rouen, la ville aux vieilles rues, aux vieilles tours, débris des races disparues, la ville aux cent clochers carillonnant dans l’air”. Tels sont les mots de Victor Hugo dans son recueil de poèmes Les feuilles d’automne, publié en 1831. Avant 1789, la capitale de la Normandie comptait effectivement 104 clochers, églises, couvents et chapelles confondus. Mais une fois passée la Révolution française et la Seconde Guerre mondiale, beaucoup d’entre eux ont été détruits. À tel point qu’aujourd’hui, il n’en reste plus que 38.

Dans notre itinéraire, nous avons tenu à vous en faire connaître quelques-uns, les “principaux”, comme celui qui se tient justement à vos côtés. Fièrement élancée au-dessus des toits du centre-ville, la Tour Saint-André est en réalité le dernier vestige d’une ancienne église paroissiale. Celle-ci, c’était l’église Saint-André-de-la-Porte-aux-Fèvres, en rapport avec les forgerons qui habitaient autrefois le quartier, et qui sera rebaptisée plus tard l’église Saint-André-de-la-Ville. Attesté depuis le XIe siècle et reconstruit à partir de 1486, le lieu de culte vit ses premières années en toute banalité. Si seulement ça avait duré.

En 1562, l’église Saint-André-de-la-Ville est la cible des huguenots, soit les protestants du royaume de France et de Navarre, durant les guerres de Religion contre les catholiques. 121 ans plus tard, un ouragan démolit sa tour. Et en 1791, elle est fermée au culte avant d’être vendue comme bien national. Mais tout ça, ce n’est rien à côté de ce qui l’attend. En effet, en 1867, le maire de Rouen fait percer la rue de l’Impératrice, à présent rue Jeanne d’Arc, et ce, sans vraiment tenir compte de ce qui se trouve sur place. Comprenez que l’église est rayée de la carte. Seule sa tour, de 32 mètres de hauteur, a pu être sauvegardée grâce à la mobilisation d’Eustache de la Quérière, historien et archéologue rouennais.

En attendant une revalorisation prochaine, la Tour Saint-André peut se vanter d’un titre aux monuments historiques depuis 1958. Voilà, la messe est dite !