Église Sainte-Jeanne-d’Arc et Mairie du Touquet

Vous voilà face à l’un des édifices emblématiques du Touquet-Paris-Plage : l’église Sainte-Jeanne-d’Arc. Son allure sobre, presque discrète, contraste avec l’élégance fantaisiste des villas de la ville. Et pourtant, elle raconte à elle seule un pan entier de l’histoire du Touquet. Ce que vous voyez aujourd’hui est en réalité la troisième église construite à cet emplacement. La première, inaugurée en 1911, a été détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. La seconde, reconstruite à la hâte, n’a jamais vraiment convaincu les habitants. Il faudra attendre 1960 pour voir s’élever cette version définitive, signée de l’architecte Pierre Bienaimé. Son style résolument moderne tranche avec les codes classiques : un plan en croix grecque, des volumes géométriques, du béton brut mêlé à la pierre, un clocher fuselé qui semble pointer vers le ciel… Le tout dégage une impression de simplicité et de force. Si l’église est ouverte, n’hésitez pas à entrer un instant. À l’intérieur, la lumière filtre avec douceur à travers de magnifiques vitraux, dont plusieurs sont signés du maître-verrier Max Ingrand, célèbre pour ses œuvres dans les plus grandes cathédrales françaises. Les vitraux racontent à la fois la vie de Jeanne d’Arc et les grandes étapes de la liturgie chrétienne. En fait, c’est la toute première église de France qui a été consacrée à la Pucelle. Elle prend le nom de Jeanne d’Arc dès 1911, avant même que celle-ci ne soit canonisée, en 1920. Ce sont des donatrices anglaises qui auraient suggéré de lui donner le nom de cette héroïne, désireuses d’exprimer un geste de réconciliation et de regret pour la part de responsabilité de leur pays dans la mort de Jeanne d’Arc. Ainsi, chaque année au mois de mai, une messe en plein air lui rend hommage. Maintenant, Retournez-vous… Vous apercevez un autre bâtiment remarquable : la mairie du Touquet. Avec ses briques rouges, ses pierres blanches et son beffroi élancé, elle semble sortie d’un manoir anglo-normand. Rien d’étonnant à cela : lors de son inauguration en 1931, on cherchait justement à affirmer l’identité chic et internationale de la station. Son style néo-régionaliste, typique du Nord, fait écho aux racines locales tout en rendant hommage à l’influence britannique qui a tant marqué le développement du Touquet au début du XXe siècle. Le porche, large et ouvert, invite à entrer ; à l’intérieur, les décors sont sobres mais élégants, avec une belle salle des mariages qui accueille de nombreuses cérémonies chaque année. Mais au-delà de sa fonction administrative, la mairie symbolise la prospérité et le raffinement qui ont toujours fait la réputation de la ville. Une façade qui en dit long sur l’ambition de cette station pas tout à fait comme les autres…