Tombe de Machado
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Collioure, La cité des peintres
Sur votre droite se trouve l’entrée dans le cimetière de Collioure. S’il est intéressant d’y faire un tour, c’est parce qu’à l’intérieur se trouve la tombe d’Antonio Machado, l’un des plus grands poètes espagnols du XXe siècle. Né à Séville en 1875, il a traversé la guerre civile espagnole en écrivant pour la liberté, la justice et la République. En janvier 1939, alors que Barcelone tombe aux mains de Franco, il fuit son pays, comme près d’un demi-million d’Espagnols. C’est la Retirada.
Épuisé, il franchit les Pyrénées à pied avec sa mère, sa famille et quelques valises. Ils trouvent refuge à Collioure, dans une modeste pension de la rue de la République, tenue par madame Quintana. Il ne passera que vingt jours dans ce village, mais ce seront ses derniers. Fragilisé, malade, brisé par l’exil, il meurt le 22 février 1939. Trois jours plus tard, sa mère, Ana Ruiz, meurt elle aussi. Ils reposent ici, côte à côte, dans cette terre catalane qui leur a offert l’hospitalité dans les heures les plus sombres.
La tombe est modeste, mais elle n’est jamais seule. Chaque jour, des anonymes y déposent des fleurs, des lettres, des galets peints, des drapeaux républicains, des vers griffonnés à la main. Elle est devenue un lieu de mémoire, mais aussi de poésie vivante. Car Machado incarne à la fois la dignité de l’exil, la douleur de l’arrachement, et la lumière de la résistance.
On a retrouvé dans sa poche un bout de papier sur lequel il avait écrit une seule phrase : « Estos días azules y este sol de la infancia… » — « Ces jours bleus et ce soleil de l’enfance… ». Une image simple, lumineuse, comme un dernier souffle de tendresse avant la fin. C’est ici, à Collioure, que ce grand poète espagnol repose en paix.
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