Mur des réformateurs

Plutôt surprenant, ce mur, non ? Ce monument emblématique de la ville de Genève est inauguré en 1917 dans le but de rendre hommage aux grandes figures de la Réforme. Mais pour comprendre l’importance de ce mur et de ses statues, revenons à l’histoire de la Réforme protestante de Suisse.

C’est en 1517 que le théologien Martin Luther diffuse dans l’Empire romain germanique, dont la Suisse fait partie à ce moment-là, ses thèses où il dénonce les pratiques peu conventionnelles de l’Église catholique : à cette époque, au moment où la guerre, l’épidémie et la famine font rage en Europe, elle décide de faire payer aux habitants des indulgences. En échange de monnaie, elle promet la grâce de Dieu, le Paradis et la santé à quiconque lui donnera ce qu’elle demande. Mais Martin Luther s’oppose à ces pratiques et le fait savoir dans ces écrits, rappelant que d’après la Bible, le salut de Dieu ne s’obtient jamais par l’argent.

Ses idées se répandent rapidement dans le territoire : l’Église catholique, se sentant en danger, lui demande de retirer ses écrits, mais il refuse. L’Empire devient alors divisé entre les partisans de la réforme et les partisans de l’Église catholique. Contraint de se cacher, Martin Luther laisse la place à plusieurs autres grands acteurs de la Réforme en Europe qui se chargeront de continuer à diffuser ses idées : les Français Guillaume Farel, Jean Calvin et Théodore de Bèze, qui œuvreront pour la Réforme depuis la ville de Genève, et John Knox, l’une des figures de la réforme écossaise entamée en 1528.

Genève devient rapidement le siège européen du calvinisme au cours du XVIe siècle, ce qui lui vaudra sa devise actuelle : “Après les ténèbres, la lumière”. C’est donc un immense hommage aux acteurs les plus importants de la Réforme que vous voyez-là, adossé aux anciens remparts de la ville datant du XVIe siècle !