Ancien magasin de Ferdinand Marrou

Dans la rue Saint-Romain, comme partout ailleurs dans le cœur historique de Rouen, l’unique conseil que l’on a à vous donner est de sans cesse lever les yeux pour admirer ce qui vous entoure. Ainsi, vous pourrez agréablement profiter d’un intéressant mélange d’époques, de traditions et de savoir-faire qui fait de la capitale normande, une ville pleine de charme.

Alors que les maisons à pans de bois paradent dans leurs plus belles couleurs et formes géométriques, il y a une façade qui nous freine dans notre élan. Celle du n°70 de la rue Saint-Romain. Inscrite aux monuments historiques en 1975, elle a la particularité d’exposer un décor en ferronnerie d’une élégance rare. Et lorsqu’il est question de fer à Rouen, une personnalité toute spéciale ressort automatiquement. Il s’agit de Ferdinand Marrou. Né en 1836, dans les Hautes-Alpes, ce montagnard aux doigts d’or s’est illustré comme l’un des plus célèbres ferronniers d’art français du XIXe siècle.

Après des années de formation et de perfectionnement à Serres, Gap, Lyon, puis Paris, c’est à Rouen que le jeune artisan s’installe à son compte en 1868, réalise ses premiers vrais grands travaux et se fait un nom sur la scène d’expositions régionales, nationales et internationales. Ici, on lui doit notamment les clochetons de la cathédrale Notre-Dame ou encore les crêtes de toiture du Gros-Horloge et ceux du palais de justice. Mais sa sépulture au cimetière monumental de Rouen, sa demeure proche de la gare et son ancien magasin, autrefois situé à cette adresse de la rue Saint-Romain, restent les démonstrations les plus accessibles de sa maîtrise et de sa créativité.

Si l’essence même du lieu a bien changé pour être un salon de thé depuis 2002, l’art, le style et le talent de Ferdinand Marrou, à travers ces décorations plutôt Art nouveau, sont eux intemporels.