Rue Eau de Robec
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Rouen, La mise en “Seine” de la Normandie
Très agréable à explorer à pied, Rouen comptabilise pas moins de 1200 rues où vous pouvez très vite perdre votre chemin. Mais si la majorité d’entre elles se présente comme la rue Eau de Robec, dans laquelle nous vous avons amené, ne plus être capable de se situer paraît être un lointain problème.
Bordée par de magnifiques façades à colombages en hauteur et ce semblant de ruisseau à ses pieds, la rue Eau de Robec met tout le monde d’accord. Les visiteurs qui s’y promènent, mais aussi les habitants, qui l’ont récemment sacrée plus belle rue de la ville, face à 31 autres concurrentes redoutables comme la rue Damiette. Mais derrière cette atmosphère de vie de quartier et ce charme ancien fou se décèle un témoignage précieux de l’histoire de Rouen et de son industrie textile.
Anciennement traversée par la rivière Robec, de qui elle tire son nom, la rue Eau de Robec était autrefois le repère d’un grand nombre de drapiers et de teinturiers. Près de 16 moulins en fonctionnement jusqu’au XIXe siècle broyaient les plantes tinctoriales, en plus de moudre le blé de la région. Et tout ça, grâce à la force hydraulique du cours d’eau qui coulait au pied des maisons. Vidoir des eaux usées et bassin pour le lavage des mains des teinturiers en parallèle, le Robec avait la particularité de changer de couleur à maintes reprises à cette époque. Du bleu, il passait au violet, voire au jaune. L’écrivain Gustave Flaubert raconta même ce phénomène dans son œuvre Madame Bovary en utilisant ces termes : “La rivière, qui fait de ce quartier comme une ignoble Venise, coulait en bas, sous lui, jaune, violette ou bleue, entre ses ponts et ses grilles”.
Mis à part les eaux du Robec, les teinturiers signalaient aussi leur présence à travers l’architecture des maisons à pans de bois qu’ils occupaient. Sous la plupart des toitures de la rue s’observe encore des “greniers à étente”, sortes d’avancées importantes du toit, ouvertes sur l’extérieur, au sein desquelles les artisans faisaient sécher leur production drapière. Il n’y a pas à dire, avec ses grandes pièces de toile suspendues dans le vide, faisant disparaître les façades, les teinturiers rouennais donnaient à la vieille rue un aspect tout spécial.
Entre l’enterrement du Robec au XXe siècle, depuis remplacé par ces bassins de fontaine, et la réhabilitation de la rue dans les années 1970, il vous faut aujourd’hui un peu d’imagination pour vous replonger dans ce décor. Mais qu’importe, le plaisir de la balade rue Eau de Robec, lui, demeure !
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