Cathédrale Saint-Sacerdos de Sarlat

Devant vous se dresse la cathédrale Saint-Sacerdos, un monument qui incarne à lui seul plus de mille ans d’histoire. D’abord simple abbaye au IXᵉ siècle, elle devint cathédrale en 1317 lorsque le pape Jean XXII créa le diocèse de Sarlat. Dédiée à saint Sacerdos, évêque de Limoges né à quelques kilomètres d’ici, elle a traversé les siècles en mêlant légendes, transformations et reconstructions. Son architecture raconte une véritable saga.

Du XIIᵉ siècle, on conserve encore le majestueux clocher-porche roman, haut de plus de quarante mètres, ainsi que quelques chapelles et éléments sculptés. Mais l’édifice que vous contemplez aujourd’hui est principalement gothique. À partir de 1504, on entreprend de tout reconstruire. Faute de moyens, seul le chœur est achevé, et nef et clocher restent séparés… pendant cent cinquante ans !

Ce n’est qu’au XVIIᵉ siècle que les voûtes gothiques viennent enfin unifier l’ensemble. Imaginez : une cathédrale gothique achevée à l’époque de Louis XIV, un exemple unique de persistance du style médiéval à l’époque moderne. À l’intérieur, la sobriété des lignes gothiques contraste avec la richesse du mobilier. Vous y verrez des stalles du XIIᵉ siècle, des retables baroques finement sculptés, et de splendides vitraux retraçant des épisodes marquants de la foi chrétienne. Mais l’un des trésors les plus remarquables reste l’orgue de Jean-François L’Épine.

Construit en 1752 par ce jeune facteur de vingt ans à peine, formé par le célèbre Dom Bedos, il est installé en nid d’hirondelle au-dessus du portail. Classé monument historique, il est considéré comme l’un des rares orgues authentiques de ce maître, et il résonne encore aujourd’hui lors de concerts et célébrations. Enfin, un détail attire le regard : la toiture en bulbe du clocher.

Elle remplace la flèche détruite par la foudre en 1721 et donne à la silhouette de la cathédrale son allure si particulière. De jour comme de nuit, Saint-Sacerdos impose sa présence par son histoire, ses proportions massives et la chaleur de sa pierre dorée.

La nuit venue, son illumination lui redonne une aura presque mystique, rappelant aux visiteurs que Sarlat fut longtemps une cité spirituelle autant qu’une ville commerçante.