Église Notre-Dame-de-l’Assomption

Derrière ses façades ocre et son clocher qui tranche fièrement dans le ciel tropézien, l’église Notre-Dame-de-l’Assomption veille depuis des siècles sur le village et ses habitants. Impossible de la manquer : son campanile jaune et rouge domine le port, comme un repère dans la lumière du Midi. Un petit détail amuse souvent les visiteurs : le clocher ne possède que trois cadrans d’horloge, et non quatre. Selon la légende, les Tropéziens, en froid avec leurs voisins de Sainte-Maxime, auraient refusé d’en placer un côté mer, en lançant : “Sainte-Maxime n’a pas besoin de connaître l’heure !” Plus sûrement, cette face exposée aux vents aurait été difficile à préserver. L’église, bâtie au XVIIIe siècle pour remplacer une chapelle devenue trop petite, marque le renouveau du village après des siècles difficiles. À l’intérieur, restauré à la fin du XXe siècle, l’atmosphère est paisible, presque suspendue. On y découvre des colonnes colorées, des chapelles latérales, un grand orgue moderne, et surtout une relique chère au cœur des Tropéziens : le buste de Saint Torpes, officier romain martyrisé au Ier siècle, devenu le saint patron du village. Chaque année, il est porté en procession lors des Bravades, ces fêtes hautes en couleurs où se mêlent religion, poudre noire et tambours. D’ailleurs vous entendrez peut-être une autre légende à ce sujet: on raconte qu’au XIXe siècle, un canon tiré un peu trop fort aurait fêlé une cloche, qui sonna faux pendant des mois… avant qu’un don discret – sans doute celui du coupable – ne permette de la remplacer. Aujourd’hui encore, l’église reste un repère affectif pour les habitants, bien au-delà de sa fonction religieuse. En levant les yeux vers son clocher éclatant, vous touchez du regard une part de l’âme de Saint-Tropez.