Lot : 4 des plus beaux villages de France
Rendez-vous dans le creux tranquille de la vallée de Dordogne, pour découvrir les quatre villages idylliques de Martel, Autoire, Loubressac et Carennac. Situés à seulement 15 minutes les uns des autres, ces quatre bourgs sont estampillés “Plus beaux villages de France”.
Alors, qu’ont-ils de si spécial pour mériter un tel titre ? Découvrons ensemble les secrets de ces villages d’exception.
Avant toute chose, revenons-en aux origines. Créé en 1982, le label se fait pour mission de valoriser les plus ravissants villages du territoire. Les fameux “Plus beaux villages de France” doivent répondre, entre autres, à quelques critères :
- Une population de moins de 2000 habitants
- Un riche patrimoine culturel
- Deux sites (ou plus) inscrits aux monuments historiques.
Depuis sa création, le siège de l’association du label est resté inchangé. Il se tient en Corrèze, à Collonges-la-Rouge.
Retour dans le Lot où les villages charmants semblent plus concentrés qu’ailleurs. Au total, ce n’est pas 4 mais 6 villages du département qui figurent sur cette liste ! Le quatuor gagnant se niche dans la vallée de Dordogne et chacun des villages est reconnaissable à ses pierres ocre, ses toitures de tuiles foncées profond, et ses fenêtres minutieusement sculptées.
Aussi magnifiques soient-ils, ces villages sont des oasis miniatures, suffisamment pour être visité “d’une pierre deux coups”.
Gardez à l’esprit que de nombreux autres bourgs du coin valent également le détour. Nous vous recommandons une visite hasardeuse au fil des routes de campagne et des gorges escarpées, pour les débusquer un à un. Toutefois, ce sont les villages de Martel, Carennac, Loubressac et Autoire, qui accaparent tous les regards depuis l’attribution du fameux label “Plus beaux villages de France”!
Martel, la ville médiévale “aux 7 tours”
Le bruit court que ce village pittoresque doit son nom à Charles Martel, chef militaire franc et héros de la Bataille de Poitiers en 732. Cependant, la vérité est toute autre. Le village tient en réalité son nom du terrain de calcaire éponyme sur lequel il est bâti.
Martel est née au croisement des axes Nord-Sud et Ouest-Est, par lesquels transitaient des marchandises comme les sels extraits de l’Atlantique et les vins d’Aquitaine. Le village était un carrefour essentiel pour le commerce, enrichit par le négoce des tissus.
Dans un registre plus pieux, Martel était également une grande étape du pèlerinage de Rocamadour.
Avec un tel brassage de richesse et de population, la cité devait assurer davantage sa protection. Pour cela, les habitants dressèrent une enceinte couronnée de sept tours autour de Martel. Cinq de ces tours étaient utilisées pour le guet et deux autres, dédiées au culte. Vous remarquerez l’imposante l’église fortifiée et vigoureusement défendue par un donjon à échauguette, mâchicoulis et clocher. Cet ensemble est adossé aux remparts, et mesure plus de 40 mètres.
Ça et là dans Martel, les vestiges d’un passé animé, fortuné et tumultueux sont merveilleusement bien conservés et éparpillés. La halle de la place des Consuls et sa charpente en châtaignier du XVIIIe siècle, en sont de fiers exemples. De nos jours, cette halle continue de faire vivre les traditions commerçantes du bourg en accueillant les marchés deux fois par semaine.
Comme un air de Versailles à Autoire
Ce village est un petit coin de paradis lové au cœur d’un cirque de calcaire blanc. Seule la végétation épaisse vient contraster le blanc intense des falaises.
Les maisons de pierres immaculées sont disposées en quinconce. L’ensemble forme une cascade de tuiles brunes avec des pigeonniers carrés, des granges anciennes aux nuances violacées et de belles maisons à colombages datant pour la plupart du XVIe siècle.
La cité doit son surnom de “Petit Versailles” à ses vieux manoirs et châteaux.
À Autoire, toutes les rues convergent vers le centre. Promenez-vous sans vous poser de question, le long des rues richement fleuries, jusqu’à atteindre la place de la fontaine. D’ici, vous apercevrez le château des Anglais, un ancien repaire de brigands taillé à même la falaise.
Poursuivez ensuite votre route à la recherche de fraîcheur. Pour cela, prenez le chemin du Paradou jusqu’à atteindre la cascade : la plus haute chute d’eau du département (30m).
Presque, ses grottes et son vin
La visite des villages d’exception du Lot se poursuit jusqu’à Saint-Médard-de-Presque et ses grottes de Presque.
De là, il vous faudra descendre 90 mètres sous terre pour découvrir une cathédrale de concrétions. Un tel miracle naturel ne peut qu’être façonné par les temps et les éléments.
Admirez les majestueux piliers de cristallisation, mesurant jusqu’à 10 mètres de haut. Un véritable musée de formes excentriques et une multitude de couleurs sont à observer ici-bas. Ces bizarreries de la nature sont soulignées par un éclairage constitué de quelques centaines de lampes.
Notez que ce trésor géologique fut découvert au début du XXe siècle, par le pur hasard d’un chantier. Il fut ensuite valorisé par l’ancêtre de Maurice Lamouroux, actuel propriétaire du site et guide-conférencier.
Entre-temps, ce dernier s’est également pris de passion pour l’œnologie. Les grottes se sont alors vu attribuer une nouvelle fonction, celle de cave à vin. En effet, le propriétaire stocke et vend sur place des bouteilles de Coteaux-de-glanes par centaines !
Loubressac, en tête de proue
Solidement fixé sur son perchoir de roche, Loubressac domine la vallée de la Dordogne et dispute à la cité d’Autoire, le titre de “Petit Versailles”. Le village offre aux locaux et aux visiteurs un panorama époustouflant sur les vallées de Dordogne et les châteaux de Castelnau-Bretenoux, de Montal et de Saint-Laurent-les-Tours.
Vous pénétrerez dans le village par une porte de ville et vous vous faufilerez à travers les ruelles médiévales, bordées de demeures faites de pierres ocre et surmontées de toitures pointues. Outre la visite et le cadre charmant, l’église Saint Jean-Baptiste et les manoirs colossaux clôtureront en beauté votre découverte du village.
Le décor médiéval de Carennac
Pour rejoindre la ville médiévale de Carennac, il faut longer la vallée de Dordogne au centre du pays d’Art et d’Histoire.
Carennac est un site clunisien. La congrégation établit un prieuré au village et deviendra doyenné au XIIIe siècle. Après les drames de guerres religieuses et de la guerre de Cent Ans, le doyenné passa aux mains de la famille des Salignac de La Mothe-Fénelon. Fénelon dirigea lui-même le doyenné et devint par la suite archevêque de Cambrai. C’est à cette période qu’il aurait écrit “Les Aventures de Télémaque”.
Pour vous replonger dans cette époque, il vous suffira de passer le pont de la ville. Observez les toits de toutes formes, les tours, tourelles et fenêtres sculptées caractéristiques de l’époque. Le château clunisien est un souvenir marquant du riche passé de Carennac.
Bâti au XVIe siècle pour loger les doyens, le château est de style Renaissance. Vous reconnaîtrez en particulier les lucarnes sculptées et les tourelles d’angle. Ne manquez pas le somptueux plafond peint de la salle d’apparat.
De nos jours, le château de la cité abrite le Centre d’interprétation de l’architecture des pays d’Art et d’Histoire. Tout proche, vous gagnerez l’église Saint-Pierre, en passant pas l’enceinte du prieuré. Originaire du XIe siècle, l’édifice religieux a ensuite été agrandi le siècle suivant.
Dans le porche, vous verrez le Christ entouré par les symboles des quatre évangélistes et des apôtres. Remarquez les détails raffinés de la statue en albâtre de la Vierge à l’Enfant.
Le tsunami de la guerre de Cent Ans n’a laissé qu’une seule galerie en vestige du cloître roman. Les trois autres ont été reconstruits et arborent un style gothique flamboyant, typique du XVe siècle. Pénétrez les lieux pour apercevoir l’admirable mise au tombeau en pierre locale. Sachez que la pierre de Carennac était autrefois polychrome ! L’ouvrage est achevé d’un ensemble de statues de saints issus des mêmes créateurs. La création religieuse est un symbole de justice.
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